Introduction à la géologie du Jarez

Le Jarez, un « berceau » géographique.

Délimiter le pays du Jarez, c’est parler d’un territoire, de ses limites et de ce qui fait son unité.

Alain et Joël Faucoup évoquent en introduction à leur livre [1] la difficulté de l’exercice

« Il est toujours difficile de définir un territoire ou alors de manière arbitraire. Mais alors, il faut préciser les critères de choix, historiques, géographiques, voire ethnographiques ?

Nous nous sommes posé ces questions pour définir le Jarez : il existait dès le Xème siècle, une seigneurie du Jarez dont on ne connait pas grand-chose. Au XIIème siècle, Gaudemar de Jarez, seigneur de Saint-Priest,  a trois fils : l’aîné, Pons, hérite de Saint-Priest, le second, Gaudemar 1er, rachète à Briand de Lavieu le château de Saint-Chamond (Sancti  Annemundi très exactement) qui deviendra le « siège » de la très puissante seigneurie de Jarez. Le troisième sera moine à l’abbaye de l’Ile Barbe.

Mais « Jarez » vient de Gier, ce qui suppose que tout le bassin versant est concerné. Alors, devant la difficulté, nous allons accepter l’ambiguïté qui consiste à mixer tous ces paramètres afin de définir un territoire, arbitraire, certes, mais logique… »

Ainsi ce territoire, défini par ces auteurs, part de Saint-Étienne et des contreforts des Monts du Lyonnais à Saint-Priest-en-Jarez, intègre le bassin versant du Gier jusqu’à Givors et s’étend au Nord sous les Monts du Lyonnais jusqu’à Soucieux en Jarrest et Brignais.

Source [1]

Le pays du Jarez, en forme de « berceau » suspendu entre le Pilat et les Monts du Lyonnais, reflète bien cette unité géographique.  Ce vaste plateau, entaillé de vallées en forme d’arêtes de poisson dont le Gier est la colonne vertébrale, emmène ses eaux vers le Rhône et la Méditerranée. Il descend en pente douce de Saint-Priest-en Jarez dont l’altitude moyenne est de 515m environ vers la vallée du Rhône à Givors, 260m, après peu plus de 40Km, en passant par Mornant, 380m. Cette combe en pente douce lui confère ainsi une vocation de vaste voie de communication entre la vallée du Rhône et celle de la Loire en direction de la côte l’Atlantique.

L’observation des registres paroissiaux et d’État Civil confirme aussi cette unité géographique au sein de laquelle se déroulait la vie économique et sociale. Ainsi, du 17ème au 19ème siècle on se mariait le plus souvent en Jarez, plus accessible que les Monts du Lyonnais ou le versant rhodanien du Pilat.

L’image du berceau permet d’imaginer un lieu relativement protecteur, à l’abri des montagnes environnantes, au relief adouci et sous influence méditerranéenne conférant au climat une relative douceur.

Le « berceau » du Jarez vu des Monts du Lyonnais (collection personnelle)
La combe du Jarez sous les nuages, vue des Monts du Lyonnais (collection personnelle)

Le contexte géographique est le résultat d’évolutions géologiques aboutissant à la structuration des paysages que nous connaissons  aujourd’hui.

Curieux de savoir ce qui s’était passé avant je me suis pris au jeu de faire remonter l’aventure au Big-Bang.

Ce voyage dans le temps se fera en trois étapes, la première du Big-Bang (13,7 millions d’années (Ga)) jusqu’au moment où la vie a commencé sur Terre vers 3,8  Ga, la seconde, jusqu’à la veille du Carbonifère (359 Millions d’Années (Ma)) faisant naître le charbon qui scellera une partie du destin du Jarez, et la troisième du Carbonifère à nos jours.


[1] Faucoup Alain & Joël « Le Jarez, villes, villages et paysages » Éditions Faucoup 2014

Cette publication a un commentaire

  1. Font

    « du 17ème au 19ème siècle on se mariait le plus souvent en Jarez, plus accessible que les Monts du Lyonnais » Heureux de voir que j’ai respecté la « tradition » : Originaire de Ste Catherine, je me suis marié à St Joseph ! Merci Paul pour toutes ces informations 😊

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