Pourquoi un carnet de voyage ?

Dans l’onglet « A propos » j’explique le sens de ma démarche. Elle a vocation à trouver sa place à côté d’autres travaux qui seront largement présentés dans ce blog au cours de ce voyage dans le temps.

Oui, il s’agit bien d’un voyage à la recherche de nos origines communes, la mienne ayant vocation à servir d’illustration. Étant donné qu’à chaque génération une nouvelle branche se greffe sur notre arbre généalogique, le champ d’exploration est susceptible de devenir rapidement très vaste. Nous verrons cependant que dans les coteaux du Jarez relativement prospères le champ des alliances matrimoniales ne s’étend guère au-delà. C’est le cas de mes origines dont la branche paternelle est ancrée à Saint-Joseph depuis l’origine de la trace qui en a été laissée dans les registres paroissiaux, au début du 17ème siècle.

Courbet La Rencontre 1854
Source http://hugues-absil.com

Les recherches  généalogiques fournissent une réponse assez rapide dans ce contexte mais insatisfaisante car limitée à un squelette sans vie. Aussi à partir d’éléments factuels, dates de naissance, de mariage ou de décès, parfois d’actes notariés, le travail d‘historien des « gens de labeur », comme on les appelait encore au 18ème siècle, conduit à faire une part importante à l’imagination. S’appuyant sur des faits squelettiques et des éléments de contexte  plus connus, c’est un réel plaisir de redonner vie à ces femmes et ces hommes dont l’intelligence et les valeurs sont méconnues. Modestement je cherche à combler ce vide.

Au fond ce que nous recherchons  dans nos origines c’est l’explication de ce que nous sommes, au moins pour partie, de quelles valeurs nous avons hérité, quelle est la part tenant aux influences sociales, au contexte géographique et économique ?

Cette histoire locale a façonné la femme ou l’homme que nous sommes, mais le citoyen l’a été aussi par « la grande » histoire, celle de nos institutions qui doivent beaucoup à ce 19ème siècle fondateur. L’ « homo œconomicus », lui, résulte aussi de l’évolution des techniques auxquelles je ferai référence. En effet, les coteaux du Gier du 19ème siècle ont cohabité avec la vallée du Gier, illustration emblématique de la première révolution industrielle.

Une large place sera consacrée aux femmes et aux hommes qui ont vécu à cette époque en tant qu’acteurs. Celles et ceux qui ont laissé une trace, rarement par des écrits mais par des actions jugées utiles ou importantes avec le regard d‘aujourd’hui.

Jean-François Millet Les planteurs de pommes de terre vers 1861
Boston musée des beaux arts

La vie de ces personnes était sous contrainte forte de rareté, matérielle mais aussi d’instruction ce qui ne les a pas empêchés de conduire des projets exemplaires. Puissions-nous trouver chez elles une inspiration, nous qui vivons dans une abondance de biens et de consommation, ce qui n’est pas sans poser de graves problèmes pour la survie de l’humanité.

Cette exploration se doit donc d’être la plus large possible pour appréhender et peser tous les éléments de ce contexte. Le choix de l’écriture sous forme de carnet de voyage répond à cette ambition, non pas d’être exhaustif mais de faire des haltes et d’observer.

Avertissement au lecteur : ce voyage commence par un choc, une « pierre d’achoppement » familiale sur laquelle j’ai buté. Cette initiation se poursuit dans les premières étapes qui pourront paraitre fastidieuse à certains. Elle sera suivie d’une exploration plus large, à la recherche du mystère de nos origines communes et de leur sens pour nous aider à vivre et aussi à affronter un futur incertain.

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